Covid-19 : un kit pour retrouver le goût et l’odorat !

L’Institut des sciences de la vigne et du vin a créé un kit de formation, au départ, destiné à ses étudiants ayant perdu le goût et l’odorat mais qui s’adresse aujourd’hui aussi au grand public.  

Ce kit d’odeurs a donc été créé pour permettre aux malades du coronavirus de rééduquer leur odorat. La perte de l’odorat (ou anosmie) est, en effet, l’un des symptômes typiques d’une infection au Covid-19. Ce déficit olfactif peut même durer jusqu’à plusieurs mois et est très souvent accompagné d’agueusie (perte du goût). En France, plusieurs études ont estimé que 46 à 86 % des patients du Covid-19 étaient atteints de troubles olfactifs. Cela est encore plus handicapant pour ceux qui travaillent ou se destinent notamment à l’œnologie !

Un kit d’odeurs pour rééduquer les sens

C’est pourquoi, Sophie Tempere, enseignante-chercheuse à l’Institut des Sciences de la Vigne et du Vin (ISVV), et ses équipes ont mis au point ce kit de formation destiné aux élèves qui ont perdu leur « nez ». Mais comment cela fonctionne-t-il ?

Sophie Tempere / © ISVV

Ce kit d’odeurs va stimuler la mémoire sensorielle. En effet, il est composé de stylos à odeurs et de diffuseurs électriques et s’accompagne d’un livret qui détaille de multiples exercices à réaliser au quotidien. « Vous allez sentir une odeur pendant maximum 30 secondes, explique l’initiatrice du projet Sophie Tempere, et si vous la percevez, vous allez essayer de la comparer à vos souvenirs (…), si vous la trouvez plus agréable, moins agréable ». Le but étant de noter des sensations au quotidien afin de mesurer leur évolution et d’avoir un suivi journalier. L’exercice peut être tout aussi efficace avec des huiles essentielles à sentir ou en allant simplement chez votre primeur sentir directement les fruits !

Exercices d’entraînement et suivi ORL

En parallèle, viennent les exercices d’entraînement quotidiens. Il en existe deux types. « L’un avec les odorants que l’on va sentir quotidiennement », précise Sophie Tempere. « Le fait de le sentir quotidiennement (…) va avoir une influence au niveau physiologique, neurophysiologique et cognitif. On sait qu’il y a un impact fort avec ce geste simple qui est de sentir ». Le second entrainement se fait sur la base de l’imagerie mentale olfactive. « Là, on n’a pas besoin d’odorants. On donne simplement des conseils pour imaginer quotidiennement des odeurs« .

Ces outils, développés depuis de nombreuses années, sont aujourd’hui mis au service des étudiants professionnels et du grand public. Cela va permettre d’optimiser la récupération et de redonner confiance aux personnes qui sont sujettes à ces troubles. L’Institut préconise minimum trois mois de pratique. Elle a également mis en place pour ses élèves un suivi avec un ORL pour voir comment évolue la thérapie.

A T